Dans cette communication sur la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, nous nous appuierons sur les deux volumes auxquels nous avons participé en tant qu’auteur : celui sur l’Italie, sous la direction de Ch. et L. Pietri, paru en 1999-2000, et celui sur la Gaule, sous la direction de L. Pietri, paru en 2013. Pour découvrir le prosopon, le visage sous lequel se cache chaque personnage, il a fallu délimiter le champ géographique, les limites chronologiques, puis les catégories de personnages recensés, à savoir tous les membres du clergé, les laïcs faisant profession de foi monastique ou ascétique ; ont été exclus les simples fidèles et les anonymes. L’élaboration des notices a suivi une règle d’or : les sources rien que les sources (littéraires, ecclésiastiques, épigraphiques, archéologique ou hagiographiques). Le résultat final a pris soit la forme de notices simples de personnages connus par une seule attestation, « ces fantassins de l’histoire » pour reprendre la terminologie d’H.-I. Marrou, soit de notices complexes, comme celle de Paulin de Nole (24 pages, 415 notes). Afin de rappeler les structures d’une notice et les difficultés de rédaction – car le personnage doit être le sujet des phrases et le développement doit suivre la chronologie –, nous nous proposons, après une brève présentation de la prosopographie en général, de développer trois cas d’études. La première partie proposera l’étude de quelques notices d’évêques napolitains entre 313 et 604, permettant ainsi d’analyser divers types de sources et de s’interroger sur la valeur historique des Gesta episcoporum Neapolitanorum (IXe s.). La deuxième partie se penchera sur la complexité des notices qui exigent une reconstitution chronologique, que nous étudierons à partir de quelques extraits de la correspondance entre Paulin de Nole et Sulpice Sévère. La troisième partie, quant à elle, se concentrera sur la prosopographie de Nicetas de Remesiana, en posant simplement les problématiques de certaines sources et l’interprétation de ses écrits.